Chaque année, Claude Marson, fondateur d’un réseau social dédié aux tendances informatiques (www.lemarson.com), et son équipe d’experts publient un volumineux ouvrage (près de 500 pages) qui décrypte les tendances informatiques.
L’édition 2018 comporte seize parties, qui abordent la plupart des problématiques concernant les DSI, depuis les architectures jusqu’à la gouvernance du système d’information, en passant par la mobilité, la collaboration, la sécurité, la gestion de projets ou la Business Intelligence.
Tendances informatiques 2018, Le Marson, 460 pages. Cet ouvrage peut être commandé sur le site www.lemarson.com.
En 120 articles, les auteurs dressent un intéressant panorama de l’état de l’art technologique et managérial et des tendances clés à connaître. « Il est toujours plus facile et valorisant de « tirer des plans sur la comète » et de naviguer à 30 000 pieds d’altitude. C’est intéressant, mais ça ne sert pas à grand-chose. Nous avons choisi de nous situer « au ras des pâquerettes », ce qui est sans doute moins glorieux, mais beaucoup plus utile aux DSI dans leurs activités quotidiennes », explique Claude Marson. Pour cette édition, les auteurs mettent en exergue neuf de ces tendances.
La 5G et la téléphonie dans le cloud
La 5G « sera bientôt là et apportera un immense bouleversement dans nos manières de travailler », soulignent les auteurs. « Si en 2050, la moitié de la planète va s’agglutiner dans les mégalopoles, les réseaux et la 5G en particulier, vont contribuer à ce que l’on puisse s’en échapper et travailler en « regardant les vaches » ».
Le déferlement des objets et des problèmes de fréquences (dont millimétriques)
On estime qu’un individu va « croiser » 100 capteurs par jour, avec lesquels il va interagir, de manière consciente ou non. C’est la nouvelle génération des systèmes d’information, assurent les auteurs.
La fin des mots de passe et la fédération d’identités
Grâce aux systèmes de fédération d’identités et aux standards modernes, le mot de passe n’a plus que quelques années à vivre, remplacé (entre autres) par les jetons fournis par un tiers de confiance, l’IdP (Identity Provider). Ainsi, « les architectures modernes doivent être résilientes, autrement dit réactives aux aléas de la vie courante tout en maintenant la permanence d’un service essentiel, sans lequel il n’y a même plus de système d’information. Et cette résilience, voire cette disponibilité, nous ne sommes plus capables de l’assurer par nos propres moyens, sans y consacrer une énergie et des investissements hors de propos. »
Vers l’impossibilité de protéger le système d’information par manque de robustesse des protocoles Internet
« Le constat est affligeant : les protocoles Internet, TCP, IP, UDP, DNS, SMTP, etc, sont tous aussi nuls les uns que les autres en matière de sécurité. Et les solutions les plus abouties et complexes seront incapables de nous garantir un minimum de sérénité dans ce domaine », soulignent les auteurs.
Les infrastructures Edge
Pour des questions de performances et de sécurité, les serveurs seront de plus en plus placés près de leurs usagers, ce qui va créer un niveau intermédiaire entre les utilisateurs et les gros serveurs centraux.
Les IBN (Intent Based Networks) ou la programmation des réseaux
L’avenir est à la perception logicielle des réseaux. Il ne restait qu’à en programmer les comportements. C’est fait avec l’IBN, qui constitue « la troisième phase dans le cheminement vers des réseaux totalement logiciels et programmables. »
L’architecture hybride de cloud et la poussée de Docker
Le futur système d’information sera un mélange de ressources locales et portées par le cloud, administrable depuis un point unique, dans lequel Docker va jouer un grand rôle. Certes, assurent les auteurs, « toutes les applications ne sont pas éligibles, certaines très anciennes en particulier, qui peuvent dépendre d’un autre système d’exploitation que Linux ou Windows. »
Les architectures MSA et le dilemme autour de Java 9
Après l’échec des architectures de services, les MSA (Micro-Services Architecture) arrivent et bénéficient des plateformes distribuées. Quant à Java 9, malgré les rodomontades de l’organisme de support, un doute subsiste sur le saut quantique à effectuer entre Java 8 et Java 9. La question se pose de son remplacement par des solutions plus modernes : Ceylon, Kotlin…
La migration des grands logiciels métiers vers le cloud
A l’image de Salesforce, l’ensemble des grands logiciels métiers est en train de basculer dans le cloud. Non plus par grosses migrations, mais par petites touches, fonction par fonction. Par exemple pour les ERP, qui vont continuer à migrer vers le cloud. « Contrairement au CRM, cela ne s’est pas fait en 2016/2017, mais 2018 sera beaucoup plus net de ce point de vue. » Toutefois, précisent les auteurs, « globalement, 2018 ne sera pas une année de transformation radicale pour les logiciels métiers. Ce sera une année de consolidation, sans grande surprise. Avec la présence de plus en plus nette des services cloud et l’apport de l’intelligence artificielle. » Il y a toutefois un domaine dans lequel l’évolution sera significative : « Celui de la dématérialisation, qui n’a pas été un succès jusqu’à présent et qui, dans la mouvance de la Blockchain, pourrait enfin trouver ses marques. »