Transformation numérique : les fondamentaux

Quels sont les principaux concepts à maîtriser lorsque l’on souhaite engager ou poursuivre sa transformation numérique ? Selon les auteurs de cet ouvrage (un CDO, un entrepreneur et deux consultants), 21 clés sont indispensables, depuis la notion d’ubérisation à l’impression 3D, en passant par l’expérience utilisateur, le Big Data et l’intelligence artificielle. Dans une vision prospective, cinq autres problématiques sont également à maîtriser : l’Open Innovation, le Lean Start-up, les objets connectés, le crowdfunding et les hackathons.

Beaucoup de dirigeants adoptent encore, à l’égard de la transformation numérique, une posture de déni. Ils se souviennent de l’époque « où on retardait le lancement d’un nouveau modèle, jusqu’au jour où il était parfait et il allait pouvoir rencontrer son marché avec une espérance de succès maximum. L’argent, l’autorité et la notoriété se gagnaient grâce au pouvoir par le savoir », rappellent les auteurs. Hélas, cette posture a beaucoup perdu de sa pertinence, car « aujourd’hui, grâce au digital, le savoir est partout, accessible librement. »

Les promesses de la transformation numérique

Mais qu’est-ce que la transformation digitale ? Pour les auteurs, c’est « le processus par lequel passe une entreprise du XXème siècle, qui a un modèle économique éprouvé et qui existait avant l’arrivée d’Internet, afin d’intégrer des technologies digitales dans ses fonctions vitales et dans son offre. » Cette transformation apporte plusieurs bénéfices, en particulier une meilleure qualité perçue, une accélération des processus de production, des gains de productivité et de l’innovation.

Pour les auteurs, mettre en place une stratégie de transformation numérique implique, pour les entreprises, d’établir « la liste classée par priorités des problèmes internes qui limitent leur productivité, puis de définir les solutions que peuvent leur apporter les outils digitaux. » Malgré les résistances naturelles qui ne manqueront pas de s’exercer, notamment pour ceux qui ont à craindre, à tort ou à raison, de perdre une partie du pouvoir que leur conférait une organisation héritée du XXème siècle qui favorisait la rétention d’informations.

Le risque, bien sûr, est que l’ubérisation ne vienne brutalement bousculer les schémas établis depuis longtemps : « Quand vous réalisez qu’une personne sans diplôme réalise la même prestation que vous, avec succès, sur quoi étiez-vous endormi ? » Les rentes liées au savoir sont souvent les premières attaquées par les « ubérisateurs ». « Avec l’accès universel à l’information, ce savoir n’est plus l’assurance de votre rémunération à vie », assurent les auteurs.

Pourquoi il faut anticiper l’ubérisation

La manifestation la plus visible de l’ubérisation réside dans la multiplication des plateformes. La valeur ajoutée de celles-ci réside dans une nouvelle expérience utilisateur (ergonomie des interfaces et des interactions), dans le positionnement en tant que tiers de confiance, la capacité à faire jouer la concurrence et la possibilité d’accéder à une offre riche. En attendant que de nouveaux entrants ne viennent bousculer le marché, les auteurs suggèrent aux entreprises de prendre les devants et de créer leurs propres plateformes, en s’associant avec d’autres. « Qu’est-ce qui empêcherait un ou plusieurs industriels qui disposent de moyens financiers et humains de créer leur propre plateforme d’intermédiation ? Le manque d’imagination et de courage pour sortir d’une zone de confort. »

Cette approche, pertinente, se justifie d’autant plus que l’on ne maîtrise pas la vitesse d’innovation, alors que d’autres en ont fait leur principe d’action. « Ce qui est déroutant, pour les acteurs historiques qui évoluent aussi dans cet univers digital, c’est la vitesse avec laquelle les GAFA et les NATU avancent et la manière dont ils réussissent à faire muter des marchés établis depuis plusieurs années », soulignent les auteurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils sont qualifiés de « barbares ».

Les auteurs restent résolument optimistes, car il suffit de peu pour avancer : « Parfois, il suffit de mettre en perspective, d’énoncer le point de vue d’un pair, une référence qui inspire ou qui rassure, pour mettre en marche une spirale de confiance et déclencher l’action. » Mettre en marche ? L’expression est dans l’air du temps et elle fonctionne aussi pour la transformation numérique…


Les quatre missions du CDO

  • Mettre les clients au cœur de l’organisation.
  • Imaginer de nouveaux business modèles.
  • Intégrer toutes les dimensions du marketing digital.
  • Mettre en œuvre une nouvelle organisation et de nouveaux processus.

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21 clés pour activer la transformation numérique de votre entreprise, par Gilles Auberger, Salah-Eddine Benzakour, Jérémy Grégoire et Thierry Meynié, Eyrolles, 184 pages. www.21cles.fr