L’adoption massive de plates-formes virtualisées impose de penser aussi aux mécanismes de sauvegarde… et de restauration des données. Quelles sont les trois best practices les plus pertinentes ?
La sauvegarde et la récupération des données, deux points stratégiques dans les plans de continuité d’activité, font partie des facteurs qui freinent l’adoption des plates-formes virtualisées dans les entreprises. Dans une enquête menée fin 2010 par le cabinet Vanson Bourne pour le compte de l’éditeur de logiciels Veeam (*), 44 % des répondants (sur 500 DSI consultés) évoquent en effet leurs inquiétudes face à ces deux questions pour expliquer pourquoi ils ne virtualisent pas d’applications sensibles. Par ailleurs, 43 % d’entre eux admettent avoir subi des pertes de données au cours des deux années précédant l’enquête, un constat qui explique leur frilosité.
Assurer une sauvegarde à la fois fiable et efficace des données dans les environnements virtualisés, ainsi qu’une récupération rapide, est donc un enjeu important, qui doit être pris en compte dans toute stratégie de virtualisation sur large échelle.
Parmi les entreprises ayant adopté la virtualisation, beaucoup ont équipé leurs centres informatiques d’un seul et même outil pour gérer les sauvegardes des environnements physiques et celles des environnements virtuels, ce qui présente plusieurs inconvénients : outre le coût généralement élevé de telles solutions et l’installation souvent obligatoire d’agents, la récupération des données en cas d’incident s’avère lente.
Il existe pourtant d’autres options. Depuis quelques années, des outils conçus spécifiquement pour les plates-formes virtuelles sont apparus, réduisant le temps nécessaire à la restauration d’une machine virtuelle à quelques minutes. Parmi les bonnes pratiques pour la protection des données en environnement virtualisé, trois sont fondamentales.
Utiliser les sauvegardes pour réduire les délais de remise en service
En cas d’incident, maintenir la continuité du service, même en mode dégradé, reste préférable à subir une indisponibilité complète des applications. Le temps nécessaire à la remise en service des plates-formes virtuelles est souvent long.
Pour réduire la durée des interruptions de services, il est possible d’exploiter les sauvegardes en les rendant utilisables. Cela permet aux entreprises de basculer temporairement les requêtes sur le site de sauvegarde, le temps que le site de production soit remis en fonctionnement.
Automatiser les tests sur les sauvegardes
Selon l’étude Vanson Bourne-Veeam, le coût total moyen (tous pays confondus) de la non-qualité des sauvegardes s’élève à 400 000 dollars par an par entreprise, sans compter les dégâts liés à l’indisponibilité des applications, comme la perte de chiffre d’affaires ou celle de clients. Il est donc important de tester les sauvegardes afin de s’assurer qu’elles ne sont pas altérées ou incomplètes.
Dans les faits, ces tests nécessitent entre six et douze heures par machine virtuelle : sachant qu’un serveur physique héberge en général entre quinze et vingt machines virtuelles, la plupart des entreprises ne procèdent pas à ces tests, ou très peu, faute de ressources suffisantes.
D’après l’étude, cela se traduit par une moyenne de seulement deux sauvegardes testées par an : un chiffre bien léger alors que les entreprises interrogées virtualisent déjà 42 % de leurs applications et qu’elles projettent d’atteindre les 63 % d’applications virtualisées dans les deux ans à venir. L’automatisation des tests sur les sauvegardes est donc en passe de devenir un atout crucial pour accroître la fiabilité des sauvegardes.
Permettre une récupération à la demande
Pourquoi remonter tout un environnement quand seule une messagerie est concernée par la récupération des données ? La récupération doit être flexible et modulable afin d’éviter les pertes de temps inutiles, tant pour les équipes de support informatique que pour les usagers. La possibilité de sélectionner dans une sauvegarde les applications ou les fichiers à restaurer génère des gains de temps précieux pour tous.
(*) VMware data Protection Report 2010, The Survey of 500 Enterprises, Annual Report, novembre 2010.
Temps moyen de récupération des sauvegardes | ||
Entreprises françaises | Moyenne mondiale | |
Environ 3 heures | 23 % | 17 % |
Environ 6 heures | 35 % | 32 % |
Environ 12 heures | 21 % | 32 % |
Environ 24 heures | 13 % | 14 % |
Environ 48 heures | 4 % | 3 % |
Plus de 48 heures | 4 % | 2 % |
Soure : Vanson Bourne – Veeam. |