Twitter est-il le réseau de la pauvreté ? De la pauvreté des contenus s’entend… Pour avoir eu l’occasion d’assister à plusieurs événements et, dernièrement, à la remise des Trophées eCAC40, organisée par Les Échos, on ne peut qu’être surpris par le fait que, sur l’écran géant, au-dessus de la tribune, défilaient des tweets n’ayant, pour la plupart, aucun intérêt. Pourquoi pas…
Mais le problème est que, sur scène, le propos sur la transformation numérique des patrons de groupes du CAC 40 a été occulté parce que, même si l’on est concentré, l’œil est inévitablement attiré par le mouvement. L’on est alors tenté de lire les tweets qui défilent et de chercher à en identifier les auteurs, au lieu d’écouter ce que les intervenants ont à dire.
Passe encore s’il l’on a affaire à d’obscurs commerciaux, à des consultants ou à des responsables marketing qui débitent des banalités sur leurs solutions. Mais là, nous avions affaire à des dirigeants de haut niveau, que l’on ne voit pas souvent dans des événements. Entre les « la cérémonie commence », le rappel que « X… vient de gagner le premier trophée » ou « Belle soirée, rendez-vous à la prochaine édition », on assiste à un réel détournement de l’attention d’un public vis-à-vis d’intervenants qui ont fait l’effort de se déplacer et de préparer des idées et des propos qui, même s’ils ne sont pas tous et toujours pertinents, le sont en tous cas bien plus que l’avalanche de tweets que nous subissons.
C’est une désagréable habitude prise par les organisateurs d’événements, sacrifiant la valeur de la parole et des débats à la mode des 140 caractères et des #. Comme tout ce qui est superficiel, on peut espérer que Twitter finira rapidement aux oubliettes… En attendant, il serait opportun que les participants aux tables rondes et autres conférences exigent de ne plus être pollués par ceux qui feraient mieux d’écouter au lieu de pianoter sur leur smartphone pour faire croire qu’avec des banalités ils sont experts et impliqués…