La curiosité et la capacité à comprendre l’environnement font partie, paraît-il, des Soft Skills que doit acquérir ou renforcer tout manager digne de ce nom. L’un des points d’appui de cette exigence réside dans l’acquisition de connaissances.
Encore faut-il savoir où et comment chercher. Tout le monde pense, à tort, savoir chercher sur le Web : pour beaucoup, lancer une requête sur Google suffit amplement. Et peut satisfaire les besoins les plus basiques. Mais la veille va plus loin qu’une simple recherche sur Internet. Elle consiste à collecter, analyser, trier, partager et enfin diffuser l’information.
« L’objectif de la veille est de déceler des opportunités et de réduire les risques liés à la non-maîtrise de l’avenir et Internet constitue souvent le premier champ d’actions de la veille », rappelle Xavier Delengaigne, spécialiste de l’organisation de la pensée du temps et des informations, auteur de cet ouvrage articulé autour de fiches pratiques. En outre, estime-t-il, « la veille ne représente pas simplement une activité pour se tenir au courant. Elle remplit désormais une mission à part entière présente dans la plupart des emplois professionnels. »
Pas d’improvisation
Cela nécessite toutefois des compétences particulières, par exemple pour maîtriser la syntaxe des outils de recherche, l’évaluation et la validation de l’information, l’organisation et le classement des résultats. Pour l’auteur, la veille s’articule autour de quatre axes principaux, qui constituent également le fil rouge de l’ouvrage : la préparation de la veille, la collecte des données, le traitement et l’organisation des informations et leur diffusion.
La préparation suppose de ne pas se jeter tête baissée, il faut l’adapter aux objectifs : « Trouver les informations souhaitées sur le Web dépend de nombreux facteurs : temps consacré, compétences techniques, préparation… », souligne l’auteur, sans oublier les bons outils. Heureusement, ils existent pour automatiser les recherches et les processus associés.
Ce livre pratique se propose de faire découvrir (ou approfondir) le concept de veille au travers d’outils (libres ou non) présents gratuitement sur le Web, et de techniques pour gagner en efficacité face au trop-plein d’informations auquel nous sommes confrontés quotidiennement.
Une analogie avec la cueillette des fruits
« Pour un veilleur, la collecte de données s’apparente à une cueillette de fruits : tous ne sont pas mûrs, voire comestibles. Face à la surabondance d’informations, le veilleur doit résister à la tentation de vouloir tout collecter et mettre en place une véritable stratégie pour filtrer le Web en fonction des besoins », ajoute l’auteur. A l’heure des Fake News, se pose évidemment la question d’évaluer la qualité et la véracité des informations.
Pour l’auteur, « une démarche de questionnement et un esprit critique sont indispensables, les recettes miracles n’existent pas : la facilité à publier sur le Web renforce le besoin d’évaluer l’information. En effet, le fonctionnement des médias sociaux, en diluant l’identité des auteurs, est propre à encourager le plagiat et la diffusion d’informations erronées, ou tout du moins non vérifiées. » Concrètement, plusieurs réflexes sont à privilégier, par exemple : la crédibilité des sources, la réputation numérique des auteurs des contenus, l’existence de mentions légales sur les sites Web.
Il convient également de se méfier des biais cognitifs, en particulier le biais de confirmation (s’intéresser uniquement aux informations en adéquation avec nos conceptions antérieures), la récence (privilégier les informations les plus récentes), l’alerte et les pairs (privilégier l’information de personnes que l’on apprécie). « Votre cerveau favorise l’économie mentale et suit des raisonnements à l’emporte-pièce », souligne l’auteur.
Capitaliser dans une base de connaissances
Lorsque les informations pertinentes sont collectées, encore faut-il capitaliser ces éléments, dans une base de connaissances. L’auteur propose deux solutions : d’une part, utiliser l’outil Evernote, pour créer des carnets de note et capturer des contenus en un clic, avec une extension associée au navigateur Web.
D’autre part, les cartes mentales (Mind Mapping), qui permettent d’obtenir une vue globale de l’information, une navigation plus aisée, la possibilité de créer des filtres et de diminuer la charge cognitive associée à la recherche de l’information. Chacune des cent fiches qui composent cet ouvrage est organisée en quatre modules : la présentation, les bénéfices, la méthodologie à privilégier et les outils nécessaires.
Comment vérifier les faits ?
Le Fast Checking est devenu un réflexe de plus en plus répandu. Il est basé sur les réponses à plusieurs questions :
- Qui : qui est l’auteur de l’information ?
- Quoi : quelle est cette information ?
- Où : quelle est la source de l’information et où les faits se sont-ils déroulés ?
- Quand : quelle est la date de l’information ?
- Comment : comment l’information est-elle mise en ligne ?
- Combien : combien de fois l’information est-elle en ligne ?
- Pourquoi : pourquoi l’information est-elle en ligne ?
100 fiches pour organiser sa veille sur Internet, 3ème édition, par Xavier Delengaigne, Eyrolles, 338 pages.