Communs numériques : quatre propositions

A l’occasion de l’Assemblée numérique co-organisée à Toulouse les 21 et 22 juin 2022 par la présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, le rapport sur les communs numériques a été publié.

Les « communs numériques » sont produits par une communauté selon des règles définies par elle-même, comme par exemple Wikipedia, Linux ou OpenStreetMap. En s’appuyant sur l’intelligence collective, la mise en réseau des connaissances et la collaboration internationale, les communs numériques remettent en cause les stratégies d’enfermement poursuivies par certains gouvernements et grands fournisseurs de services numériques.

Au cœur de la chaîne de valeur numérique, ils apportent davantage de sécurité et sont moteurs d’innovation. Le renforcement des communs numériques constitue ainsi un levier essentiel de souveraineté pour l’Union européenne et l’ensemble des Etats. Le rapport résulte du travail mené par 19 Etats membres (l’Allemagne, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la Slovénie, la Suède) et la Commission européenne.

Les auteurs de ce rapport, réunis à huit reprises depuis février, ont largement consulté les experts européens de la société civile en la matière. Ces échanges ont permis d’aborder l’ensemble des enjeux liés aux communs numériques, notamment les bonnes pratiques en matière de soutien aux communs numériques et à l’écosystème « open source », afin d’élaborer des recommandations aux Etats membres et à la Commission européenne.

Le rapport formule quatre propositions clés :

  1. la création d’un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats.
  2. le lancement d’un appel à projet pour déployer rapidement une aide financière aux communs les plus stratégiques.
  3. la création d’une fondation européenne pour les communs numériques, avec une gouvernance partagée entre les Etats, la Commission européenne et les communautés des communs numériques.
  4. la mise en place du principe « communs numériques par défaut » dans le développement des outils numériques des administrations publiques.