Cyberguerre : l’inquiétude des DSI

Selon une étude d’Armis, l’escalade de l’instabilité géopolitique, combinée aux progrès rapides de l’IA, alimente une nouvelle ère de cyberguerre aux enjeux critiques. Ainsi, 85% des DSI français pensent que le contexte géopolitique tendu augmente la menace de cyberguerre. Ils estiment en particulier que la Russie (86%), la Chine (69%) et la Corée du Nord (50%) représentent les plus grandes menaces en matière de cybersécurité. Plus précisément, 82 % se disent inquiets de l’impact généré sur leur organisation. 29% ont déjà signalé un tel acte aux autorités indiquant une menace imminente.

Le rôle croissant de l’IA

L’IA accroît ces risques avec 73% des sondés français considérant les attaques alimentées par l’IA comme le plus grand défi pour la sécurité de leur organisation. En réponse à cette préoccupation croissante, ils sont 76% à investir activement dans des outils de sécurité pour les anticiper.

« L’IA offre aux acteurs étatiques la capacité de faire évoluer furtivement leurs tactiques pour commettre des actes de cyberguerre à tout moment », souligne Nadir Izrael, CTO et Co-Fondateur of Armis. « En parallèle, des menaces émergent à un rythme accéléré, portées par des Nations de taille modeste et des acteurs non étatiques qui exploitent l’IA pour se hisser au niveau des plus grandes puissances. »

Un impératif de cyberprotection

« La France doit renforcer sa souveraineté numérique pour protéger ses infrastructures critiques », prévient Andy Norton, European Cyber Risk Officer chez Armis. Selon lui, si la puissance de l’IA est aussi exploitée par les cybercriminels, il est donc urgent que les organisations l‘utilisent également pour renforcer leurs défenses et équilibrer les règles du jeu. Deux tiers des décideurs IT français sont convaincus des capacités cyber avancées des acteurs étatiques capables de paralyser des infrastructures critiques à large échelle. Cependant, plus de la moitié des entreprises hexagonales (55%) ne font pas confiance à leur gouvernement pour les défendre elles et les citoyens en cas de cyberguerre.

Près de la moitié des DSI français (48%) pensent que des États-nations cibleraient leur organisation, une proportion qui monte à 70% pour les établissements hospitaliers. Par ailleurs, six DSI sur dix expriment des préoccupations croissantes concernant l’écosystème réglementaire complexe ayant alourdit la charge de travail des équipes de sécurité. En outre, quatre DSI sur dix affirment que leurs projets de transformation numérique ont été retardés ou complètement arrêtés en raison des risques de cyberguerre.

Image André Lira – Pixabay