Datacenters vs volumes de données : 1 à 0… pour l’instant

Face à la croissance des volumes de données, les datacenters se reconfigurent. Hélas, la maturité des entreprises françaises reste faible.

Les surfaces dédiées aux datacenters augmente chaque année d’environ 20%, selon une estimation du cabinet Markess de 2012, en particulier pour les hébergeurs (la surface tend à diminuer dans les entreprises). Une extension poussée par les besoins en cloud computing et en traitement des données. Le rythme ne va pas s’essouffler : selon IDC, entre 2010 et 2015, le nombre de terminaux aura été multiplié par trois, le volume de données par six et le nombre d’utilisateurs par deux. « La capacité de stockage augmentera en moyenne, entre 2013 et 2015, de 43 % dans les entreprises, et même de 91 % chez les fournisseurs de solutions », affirme Sébastien Lamour, responsable de la recherche et du consulting chez IDC France. Selon ce dernier, « la nouvelle DSI sera basée sur une organisation et des infrastructures hybrides. » Pour Eric Antibi, directeur technique de Netapp France, « le cloud hybride s’impose comme le modèle dominant de l’informatique professionnelle. »

Selon le Cisco Global Cloud Index, entre 2012 et 2017, le trafic mondial dans les datacenters aura été multiplié par trois. Environ 17 % du trafic des datacenters seront produits par les utilisateurs finaux, lorsqu’ils accèdent aux systèmes en mode cloud pour leurs différentes tâches. Mais la majorité du trafic des datacenters (qui augmente d’environ 25 % par an) est générée par les opérations de cloud computing dans le cadre d’activités invisibles aux yeux des utilisateurs. Sur la période allant de 2012 à 2017, d’après les estimations de Cisco, 7 % du trafic seront issus des échanges entre les différents datacenters, principalement à des fins de réplication de données et de mises à jour logicielles et systèmes.

Un chiffre auquel viendront s’ajouter les 76 % du trafic des datacenters, en grande partie générés par les données de stockage, de production et de développement. « L’Ethernet nouvelle génération, à savoir le 40 Gb, entame une phase d’adoption massive, et s’impose au cœur du datacenter. Avec sa bande passante supérieure, cette technologie permettra le déplacement simple et rapide de jeux de données plus volumineux, ce qui favorisera à son tour l’explosion des volumes de données », estime Jay Kidd, directeur technique mondial de Netapp.

Lors du dernier événement Netapp Directions, IDC a présenté un modèle de maturité du datacenter, selon deux axes : la capacité à respecter les engagements de service, de performance et la capacité à respecter les contraintes budgétaires (voir schéma). On observe que la plupart des entreprises se situent dans la moyenne, avec une bonne proportion qui sont même peu efficaces. Dans ce contexte globalement peu favorable, il va bien falloir satisfaire la demande d’usage des infrastructures.

Dans un article publié début 2014, dans la revue McKinsey on Business Technology (*), les consultants rappellent que « la priorité des responsables d’infrastructures, pour 2014 et au-delà, reste la réduction des coûts pour gagner en efficacité. » Les DSI apparaissent eux-mêmes de moins en moins satisfaits des performances des infrastructures : selon McKinsey, 42 % des DSI l’étaient en 2013, contre 49 % en 2012. L’élévation du niveau de maturité des entreprises va passer par une stratégie en trois chantiers. D’abord, à court terme, un chantier lié à la gestion de la demande d’infrastructures : cela se traduit, par exemple, par une clarification des services disponibles, une tarification adaptée, une connaissance de l’allocation des coûts, des comparaisons et un contrôle des processus de sourcing. Ensuite, à moyen terme, un chantier technologique, de manière à suivre l’évolution de l’état de l’art. Enfin, à plus long terme, un chantier d’analyse des stocks et des flux de données : pour éviter un engorgement fatal…

(*) « Managing the demand for infrastructure », « IT under pressure, global survey results », McKinsey on Business Technology, n° 33, printemps 2014.

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