La notion d’urbanisation du système d’information est apparue dans les années 2002-2003 grâce à des auteurs comme Gérard Jean et Christophe Longépé. Elle se définit comme un cadre méthodologique d’organisation à l’image de celui d’une ville.
L’architecture est l’art de construire des édifices, dans une ville en perpétuelle évolution. L’urbanisation est l’art de regrouper logiquement la ville en quartiers afin de permettre les travaux d’amélioration de cette ville sans tout détruire. Elle est devenue une activité reconnue dans les entreprises, car elle permet les adaptations du système d’information (et par conséquent des systèmes organisationnels et informatiques) aux évolutions de stratégie et aux différents modes de fonctionnement, sans pour autant changer l’organisation des processus et tout en mutualisant les plateformes informatiques.
Intégrée dans la démarche opérationnelle des maîtrises d’ouvrage, l’urbanisation du système d’information permet d’identifier les impacts des demandes métiers, et les conséquences sur les Systèmes Informatiques. Elle permet donc d’aligner la stratégie du système d’information sur la stratégie des métiers, en se concentrant sur les services métiers, l’organisation des processus et les blocs fonctionnels (données – traitements).
L’urbanisation du système d’information permet d’améliorer la réactivité face aux demandes d’évolutions et de n’investir que dans les produits et services générateurs de valeur ajoutée, tout en maîtrisant les charges informatiques et le retour sur investissement.
Pour les urbanistes du système d’information, c’est une approche de conception qui vise à renforcer :
– son évolution, sa pérennité et son indépendance.
– sa capacité à évoluer en fonction des demandes en assemblant et intégrant des solutions hétérogènes.
– sa capacité à inter-opérer avec d’autres Systèmes Informatiques, à échanger avec les autres sous-systèmes dans un esprit de fourniture de Services Métiers.
Le plan d’urbanisme définit le découpage du système d’information en parties autonomes (zones, quartiers) et précise les « zones de découplage » permettant d’isoler ces différentes parties. Dans le contexte de l’entreprise, il correspond au découpage le plus pertinent pour matérialiser les différents blocs fonctionnels correspondant aux activités métiers et aux processus opérationnels. Cette structuration doit apporter la souplesse d’adaptation aux évolutions de la stratégie et de l’organisation de l’entreprise.
L’architecture fonctionnelle définit, au niveau fonctionnel, l’architecture « idéale » du système d’information, c’est-à-dire celle qui répond à l’ensemble des besoins métiers et organisationnels de l’entreprise, ainsi qu’aux principes et règles d’urbanisme. Elle précise le plan d’urbanisme en identifiant à l’intérieur de chaque zone, quartier, îlot, les blocs fonctionnels qui entrent dans la composition du Système d’Information afin qu’il puisse traiter les processus métiers et les activités de l’entreprise selon les exigences souhaitées.
Le bloc fonctionnel est un sous-ensemble homogène du SI du point de vue des objets métiers qu’il gère. Il est cohérent au niveau des fonctions qu’il assure, tout en étant autonome et indépendant d’un point de vue fonctionnel. Il peut être ordonnancé avec d’autres blocs au sein d’un même processus pour rendre le service demandé. Il peut communiquer avec d’autres blocs au moyen de systèmes d’échange (à l’image de la voierie et des systèmes de transport permettant les échanges entre les bâtiments d’une ville).
L’urbanisation d’un ou des système(s) informatique(s) conduit à faire évoluer l’architecture applicative pour qu’elle respecte les principes de découpage et de découplage du plan d’urbanisme du système d’information et qu’elle corresponde à l’architecture fonctionnelle. Cela se matérialise par l’analyse de l’assemblage des blocs applicatifs et/ou des sous-systèmes.
Cet article a été écrit par Jean-François Chasseray, responsable MOA Banque-Assurance et spécialiste de la modélisation des processus métier et de l’urbanisation des SI.