Digital : les DG sous pression

Selon IDC, 65 % des PDG européens sont sous pression pour réussir leur transformation digitale. Le cabinet chiffre à 336 milliards de dollars les dépenses des entreprises, au niveau mondial, pour leur transformation digitale, à comparer à 200 milliards de dollars en 2018.

En 2022, avance IDC, 30 % des 500 plus grandes entreprises européennes consacreront plus de 10 % de leurs chiffres d’affaires à leurs stratégies digitales. Et les trois-quarts utiliseront des KPI spécifiques pour piloter leur transformation.

Les consultants d’IDC emploient l’expression « under considerable pressure » pour caractériser la situation des dirigeants d’entreprises. Ce qui souligne la gravité de la situation. On peut classer les entreprises en trois catégories : les visionnaires, qui comprennent le potentiel du numérique pour se transformer, les exploratrices, qui s’engagent dans des programmes numériques motivés par le besoin d’améliorer l’expérience client, et les observatrices, qui voient la transformation numérique à travers le prisme de l’efficacité.
Il faut en tous cas éviter qu’il ne soit trop tard mais on ne peut jamais identifier le moment précis où les entreprises basculent du côté où « il est trop tard ». Le fossé se creuse entre le dynamisme de nouveaux entrants et un certain immobilisme organisationnel et humain. On se doute qu’un tel déséquilibre ne peut résister longtemps.
L’impulsion des DG est donc cruciale et ne peut être totalement déléguée à un Chief Digital Officer ou à des consultants. De fait, l’appropriation du numérique au plus haut niveau de l’entreprise n’est plus une option : il ne s’agit évidemment pas de tout connaître et de tout maîtriser, mais plutôt d’impulser et d’animer un écosystème digital interne et externe.
Cela impose trois prérequis : d’abord, transformer la culture de l’organisation de manière à préparer un terrain favorable. Ensuite, renforcer la curiosité numérique du comité de direction pour saisir les meilleures opportunités avant les concurrents.
Enfin, acquérir les compétences, personnelles ou liées à l’organisation, de manière à faire la part entre le « bruit numérique », propagé par les éditeurs de logiciels et certains cabinets de conseil, et les sujets de fonds auxquels il faut porter attention.