DSI, une fonction support ? Tant mieux…

Comment cerner l’évolution du métier de DSI ? Cette question a été depuis longtemps débattue. Plusieurs études récentes nous apportent un éclairage supplémentaire. La première, publiée par Eurogroup Consulting, s’interroge sur la persistance de la DSI essentiellement comme une fonction de support.

On s’en doute, et Nicolas Bartel, associé chez Eurogroup, le rappelle : « Le défi des DSI n’est plus simplement aujourd’hui d’arriver à convaincre les parties prenantes de leur capacité à délivrer un service de qualité au meilleur coût, mais de s’affirmer comme une véritable contrepartie dans le dialogue qu’elles sont amenées à tisser avec les métiers. »

Mais entre les bons principes et la réalité, l’écart est encore important, comme le montrent les chiffres de cette étude (voir pages 8 à 11). La dernière édition de l’étude de l’Insead et de CIOnet, présentée début avril lors de la conférence CIO City, et sur laquelle nous reviendrons dans un prochain numéro, révèle une nouvelle étape dans le changement du positionnement du DSI : en 2011, 45 % des DSI français seraient plutôt orientés technologie, 39 % plutôt orientés processus métiers et 15 % plutôt orientés clients.

À l’horizon 2014, la proportion des DSI orientés technologie ne sera que de 30 % tandis que celle des DSI tournés processus atteindra les 55 %. On ne peut toutefois prolonger la tendance et occulter les compétences technologiques. D’une part, parce que la consumérisation, la mobilité et le cloud computing imposent de porter une attention particulière aux architectures techniques.

D’autant que les investissements dans les centres de données continuent à augmenter, et que 85 % des grandes entreprises envisagent d’accroître leurs dépenses dans ce domaine. « L’infrastructure revient sur le devant de la scène, dans une posture intimement liée à l’innovation », estime Nicolas Bartel.

D’autre part, comme le montre une étude PAC/Solucom, les DSI sont incontournables pour la gestion des grands projets de transformation, dont on sait que la robustesse des infrastructures techniques constitue un gage de réussite.