Au deuxième trimestre 2022, selon les statistiques d’Altares, 184 ESN et éditeurs de logiciels on fait l’objet d’une défaillance. C’est 22,7 % de plus que lors de la même période de 2021. Le nombre de défaillances avait déjà fortement progressé au premier trimestre 2022, avec un bond de 51 %. Au total, pour le premier semestre 2022, 406 ESN et éditeurs de logiciels ont été considérés comme défaillants, cela représente 36,7 % de plus en un an.
Rappelons que la défaillance d’une entreprise se caractérise par l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire directe auprès d’un tribunal de commerce ou de grande instance. Cette procédure intervient lorsque le débiteur est en cessation de paiements, c’est-à-dire lorsqu’il est dans l’impossibilité de faire face au passif exigible avec l’actif disponible.
L’année 2022 fait suite à une relative période d’accalmie. Selon les statistiques d’Altares, 635 entreprises du secteur IT ont fait l’objet de défaillances en France, en 2021, les deux-tiers ont même été liquidées, les autres étant en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Même si, ces dernières années, la tendance était à la baisse (617 défaillances en 2020, 851 en 2019), cela représente presque deux défaillances par jour et concerne plusieurs milliers d’entreprises clientes contraintes de trouver des solutions de substitution.
La défaillance d’un fournisseur a toujours des conséquences pour ses clients, par exemple l’impossibilité de terminer des développements logiciels, des applications qui ne peuvent plus être maintenues, ou à des conditions financières différentes (et ^lus coûteuses, surtout si il y a urgence), des pertes de code-source et de compétences (lorsqu’il y a des suppressions d’effectifs). A cela s’ajoutent des surcoûts indirects, par exemple s’il faut recourir à des avocats pour gérer les litiges (propriété intellectuelle sur les codes-sources, recouvrement des impayés, prestations non réalisées, évaluation des préjudices…) ou organiser de nouveaux appels d’offres.
On peut ainsi identifier plusieurs catégories de risques, dans les domaines financiers, technologiques, fonctionnels, systémiques (chaîne de sous-traitance), organisationnels ou humain (éviction du DSI par exemple). Afin de limiter les risques, il est recommandé de savoir reconnaître un fournisseur en déclin et de cartographier les fournisseurs, pour faciliter la veille et anticiper le risque de défaillance grâce à des signaux faibles. Il est également fortement recommandé du contenu de l’ouvrage, paru chez Dunod en octobre 2022, sur les 40 meilleures manières de gérer les fournisseurs IT.