Gouvernance : du corporate aux systèmes d’information

La gouvernance est une notion très ancienne, apparue au XIIème siècle. Elle a, depuis, déteint sur les entreprises, avec la Corporate Governance, qui a émergée dans les années 1970.

Et qui est, depuis, abondamment étudiée en sciences de gestion car, soulignent les auteurs de cet ouvrage collectif, « nous présumons qu’un mauvais gouvernement d’entreprise est synonyme de mauvaise performance. L’amélioration des mécanismes de gouvernement d’entreprise devrait permettre de créer de la valeur. »

Un principe qui s’applique bien évidemment aux systèmes d’information. Avec le temps, qu’il s’agisse de gouvernance d’entreprise ou de gouvernance des systèmes d’information, elle a progressivement intégré, d’une part, une ouverture vers l’écosystème des organisations, avec la prise en compte des différentes parties prenantes, et, d’autre part, une certaine agilité, notamment avec une meilleure utilisation du pilotage prévisionnel.

Si cet ouvrage ne traite pas spécifiquement de la gouvernance des systèmes d’information, les principes de la gouvernance d’entreprise, ou de celle des États, peuvent parfaitement se décliner dans un monde numérique. On retiendra trois concepts importants. D’abord, la cartographie et la gestion des risques. « La cartographie des risques permet d’identifier et d’évaluer les relations de cause à effet entre des facteurs de risques », notent les auteurs.

« La performance d’une entreprise dépend des risques qu’elle prend », ajoutent-ils, même si, malgré des incitations financières, la plupart des dirigeants restent timorés sur ce point : « Leur choix est d’avoir une carrière bien paisible. Après tout, pourquoi suivre une route semée d’embûches alors que des chemins plus sûrs peuvent être empruntés ? » Des études ont d’ailleurs montré que plus la taille d’une entreprise est grande, plus les projets risqués ont tendance à être écartés, rappellent les auteurs.

Ensuite, les principes issus de l’intelligence économique, outil d’aide à la décision pour les dirigeants dans un environnement complexe et instable, s’avèrent également pertinents, en particulier la veille, la réputation d’une entreprise, la communication, le management de crise, la sécurité et la protection de l’information. Enfin, la gouvernance est structurée par des modes d’organisation spécifiques et un cadre de référence, de sorte, précisent les auteurs, « que chaque décision, de nature stratégique ou opérationnelle, soit conforme à l’esprit et à la lettre de ce cadre. » C’est aussi l’essence de la gouvernance des systèmes d’information.

 

La gouvernance des organisations, sous la direction de Jean-Michel Huet et Viviane Neiter, Dunod, 2016, 198 pages.