Les cinq syndromes du DSI

Les DSI sont victimes de plusieurs syndromes : syndrome du Moth, du dinosaure, syndrome canin, félin et de la grenouille… Une typologie établie par le consultant Henri Puissant lors d’un séminaire sur la gouvernance des systèmes d’information organisé par Orsys.

Le syndrome de Moth correspond au fait que « projet après projet, échec après échec, on apprend rien de l’expérience », explique Henri Puissant, qui rappelle quelques chiffres du Standish Group : seulement 29 % des projets sont considérés comme des succès, c’est-à-dire qu’ils sont livrée à temps en respectant le budget, avec les fonctionnalités prévues. 53 % des projets sont contestés, c’est-à-dire livrés avec retard avec un dépassement de budget et/ou avec des fonctionnalités inférieures aux demandes.

Et presqu’un projet sur cinq est un échec, arrêtés avant leur finalisation ou livrés mais jamais utilisés. Le syndrome du dinosaure correspond à la problématique des choix technologiques : « on empile les systèmes et personne ne sait comment ça marche », résume Henri Puissant, pour qui le DSI a une chance extraordinaire : « celle de pouvoir se tromper tous les jours. »

Le syndrome canin se manifeste avec les conflits maîtrise d’œuvre-maîtrise d’ouvrage. « Il faut combattre la tentation de chacun de marquer son territoire », précise Henri Puissant. Le syndrome felin est en fait un syndrome d’hyper-agilité : « tout doit être fait pour demain, ce qui aboutit à renoncer à des actions indispensables, par exemple à oublier le management de l’architecture : peut-on imaginer de construire un bâtiment sans plan ? Pourtant on le fait pour les systèmes d’information », affirme Henri Puissant.

Enfin, le syndrome de la grenouille s’exprime par analogie avec une expérience : « si vous plongez une grenouille dans de l’eau bouillante, elle va sauter pour s’échapper. Si vous la plongez dans de l’eau tiède mais qui va progressivement devenir bouillante, elle va rester et mourir… Le DSI est en train de cuire à petit feu », assure Henri Puissant.

En fait, les SI sont des « nœuds-nœuds : nœuds de coordination d’un réseau complexe de fournisseurs d’informations, et nœuds de contrats passés avec chacune des parties prenantes du système d’information. » D’où la nécessité de « faire évoluer le système pour faire face au « Big One » qui s’annonce… »