« Le DAF moderne est devenu un prescripteur de la technologie qui sait ce que les technologies cloud et digitales peuvent apporter à la fonction financière et à l’entreprise dans son ensemble », affirme une étude mondiale Accenture-Oracle, réalisée en 2014 auprès de 1 275 DAF. C’est le signe d’un profond bouleversement de la fonction financière. Transversale par définition, elle est évidemment en première ligne face à la transformation des organisations, en particulier pour les stratégies digitales qui sont au cœur des préoccupations actuelles de la plupart des directions générales.
Au-delà des missions classiques et fondamentales des DAF, renforcées dans un contexte de turbulences économiques (opportunités de fusions-acquisitions, optimisation de la trésorerie, des budgets et de l’allocation de ressources, conquête de nouveaux marchés, analyse de risques, recherche de gisements de croissance et de marge…), c’est par l’usage des technologies que la fonction financière se trouve la plus bouleversée, bien plus que par l’évolution du droit ou des règles comptables.
Les DAF au cœur de la transformation des organisations
L’appropriation des technologies par les DAF est d’ores et déjà une réalité : la dématérialisation est largement répandue, les progiciels financiers et les ERP sont omniprésents, et un DAF sur trois utilise déjà le cloud pour le budget, la planification et la prévision ; une proportion équivalente prévoit de transférer ces fonctions dans le cloud en 2015. Selon le cabinet d’études américain Gartner, 81 % des directeurs financiers prévoient que plus de la moitié de leurs transactions seront dans le cloud d’ici 2017.
De fait, le niveau d’engagement des directions financières dans la transformation digitale des entreprises a fortement progressé : une analyse de McKinsey évalue à 46 % la proportion de DAF engagés dans la transformation digitale de leur organisation. C’est, certes, moins que pour les DSI (69 %), les directions générales et les responsables marketing (60 %), mais c’est la plus forte progression depuis trois ans, époque où les DAF étaient plutôt en retrait dans ce domaine, par rapport aux autres fonctions transversales, en particulier les DSI.
Dans la mesure où les stratégies digitales sont déployées pour gagner un avantage compétitif et pour créer des nouveaux business, les DAF ont aujourd’hui consolidé leur rôle dans au moins quatre domaines : l’analyse de l’opportunité des investissements, la valorisation de ces investissements, l’analyse des gains financiers directs ou indirects, et l’accompagnement des directions générales et des métiers dans l’exécution des stratégies digitales.
Proximité, agilité, communication : vers de nouvelles compétences
La réussite de ce positionnement des DAF au cœur de la transformation digitale repose sur trois facteurs clés de succès : ne pas se focaliser sur les ratios financiers pour évaluer l’efficacité d’une stratégie mais prendre en compte la totalité de la dimension création de valeur, savoir nouer des alliances avec les autres fonctions de l’entreprise (les DSI, le marketing…) et pouvoir déléguer à des équipes compétentes.
Plus proche des métiers, plus agile, plus communicante : la fonction financière nécessite une évolution des compétences. La proximité avec les métiers impose de dépasser les approches techniques pour privilégier les connaissances fonctionnelles et la maîtrise des business models. L’agilité suppose de capitaliser sur les technologies de l’information afin de saisir toutes les opportunités de création de valeur. La communication requiert une immersion plus profonde des DAF dans l’écosystème de l’entreprise de manière à consolider leur leadership et à s’enrichir des expériences d’autres métiers. Pour passer d’un modèle tactique/défensif à un modèle stratégique/proactif…