Les DSI face au nouveaux contours technologiques

« Il a fallu plusieurs décennies avant que plus de 5 % des ménages possèdent plus d’un téléphone, d’une voiture, d’une radio ou d’un téléviseur. Dans le cas des ordinateurs personnels et des téléphones cellulaires, il a fallu attendre plus de dix ans. Pour les tablettes, on attendra moins de trois ans. »

C’est ce qu’assure Duncan Stewart, directeur de Deloitte Research, centre de recherches mondial du cabinet Deloitte, qui a livré, le 3 février dernier, ses prédictions pour 2012. Avec, pour les DSI, un avertissement : « Les entreprises devraient exiger des tablettes mieux sécurisées et plus robustes. » Outre cette relative cannibalisation des terminaux par les tablettes, retenons trois autres tendances lourdes mises en exergue par Deloitte : d’abord, les Big Data.

En 2012, 90 % des sociétés du classement Fortune 500 lanceront un grand chantier de gestion des données, générant un chiffre d’affaires de 1 à 1,5 milliard de dollars contre 100 millions en 2009, estime Deloitte.

« Ces projets n’en sont encore qu’à leur tout début, souvent gérés par les DSI, mais suscitent un intérêt grandissant, car le besoin d’analyses stratégiques en temps réel pèse lourdement sur les outils traditionnels de gestion des données, précise Duncan Stewart. Les sociétés Internet ont ouvert la voie de l’exploration des « Big Data ». Elles seront suivies de près par le secteur bancaire et financier, le secteur public, la grande distribution, les loisirs et les médias. »

Ensuite, du côté des technologies de stockage. D’ici à la fin de l’année, le stockage sur SSD (Solid State Drives), technologie qui permet le stockage sur des puces de silicium, devrait représenter 90 % du marché du petit équipement électronique, contre seulement 20 % en 2006. « Le SSD surpasse les autres technologies et vise tant les datacenters que le grand public. Le marché des datacenters lui-même devrait adopter le SSD au détriment des disques durs traditionnels », assure Duncan Stewart.

Enfin, du côté des réseaux, émerge le « Web Bypass », autrement dit la connectivité sans Internet. « La surcharge des réseaux va contraindre à se tourner vers des connexions sans fil à courte portée pour le transfert de données », assure Duncan Stewart, pour qui environ 1% de toutes les données sans fil échangées en 2012 seront transférées directement d’un smartphone à un autre sans passer par Internet, soit deux fois plus qu’en 2011.