Les relations entre les grands groupes et les start-up

Selon le baromètre 2020 publié par Le Village by CA et CapGemini, 56 % des start-up et 53 % des grands groupes ont vu leurs projets de collaboration mis en pause pendant la crise du Covid. 29 % des grands groupes se sont recentrés sur leur cœur de métier.

Les trois-quarts citent l’innovation en matière d’expérience client comme prioritaire pour la collaboration avec les start up, alors que pour 82 % des start-up c’est l’augmentation du chiffre d’affaires qui prime. La rapidité reste un enjeu majeur : un passage à l’échelle rapide des solutions représente le plus fort enjeu dans la collaboration. Une quasi unanimité de start-up (96 %) et les trois quarts des grands groupes (75 %) trouvent ces délais trop longs.

Point positif, les priorités se sont déplacées pour les deux types de répondants. Aujourd’hui le choc des cultures ou l’innovation, en tant que telle, ne constituent plus des freins essentiels de la collaboration. Le simple POC rémunéré se voit remplacé par la réalisation de solutions industrialisées et à l’échelle, impliquant des relations plus complexes.

De même, la relation a évolué vers un modèle de co-construction dans lequel les start-up, véritables partenaires, vendent plus rapidement aux grands groupes (répondant ainsi à leur priorité de chiffres d’affaire) et font évoluer leur produit ou solution à la faveur de cette collaboration. Pour Seddik Jamaï, directeur du secteur fintech chez Capgemini Invent, « sur le court terme, l’ensemble des acteurs de la chaîne de l’innovation se focalisent sur leurs priorités immédiates : la continuité de l’activité et du service pour les grands groupes et les opportunités business et la trésorerie pour les start-up. Sur un plus long terme, la réduction des échanges avec les start-up et de la prospection pourrait retarder la mise en œuvre des futurs projets. Or, écarter l’innovation des priorités d’un groupe peut constituer une erreur stratégique. »