Musicien et DSI : un même métier ?

« Composer un système d’information » se rapproche de la composition d’une œuvre musicale. Kai Kight, violoniste américain, est intervenu lors du Sympopium Gartner 2020 pour mettre en parallèle son métier avec celui de DSI. Dans les deux cas, il faut savoir traduire les idées, les réviser, être capable de composer, voire d’improviser. Pour Kai Kight, « il ne faut pas seulement être préparé à omposer le futur, mais il faut en avoir les compétences, afin de créer la cohérence et l’harmonie. Pour cela, je suggère aux « leaders » d’adopter la posture de l’étudiant, car les managers les plus performants sont ceux qui apprennent en permanence. » « Les employés les plus performants, dans un contexte digital, sont ceux qui apprendront le plus vite », confirme Graham Waller, analyste chez Gartner.

Le violoniste Kai Kight rappelle « qu’une mélodie dans la tête du compositeur doit être portée sur une partition, compréhensible par tous. Pour les DSI, c’est pareil : les bonnes idées et la vision doivent être partagées avec les équipes, avec les bons messages. »

Avec la prise en compte de la diversité : « Dans un orchestre il y a de nombreux instruments, le compositeur doit s’adapter à chaque instrument et à chaque musicien. La capacité à diriger repose sur une bonne compréhension. Le DSI doit comprendre qui travaille avec lui. Il faut intégrer la diversité. Comprendre comment les systèmes fonctionnent ensemble. »

Il distingue ainsi trois étapes :
• L’improvisation. « Chaque composition commence par une page blanche, lorsque quelqu’un ose jouer une note sans savoir comment la musique va se terminer. En cette ère d’incertitude, un esprit flexible est une condition préalable pour maîtriser la scène. Peu importe notre industrie, chaque moment que nous passons à attendre que notre ancienne routine revienne est une occasion manquée de créer l’avenir. Pour que nos organisations puissent prospérer, nous devons accepter que nous puissions atteindre notre objectif le plus élevé sans les « notes » précises auxquelles nous avons été habitués. »
• La révision. « Avec l’abondance de nouvelles technologies, systèmes et routines, les leaders sont dans une position dans laquelle ils doivent jouer le rôle de l’étudiant. En cette période de changement rapide, un esprit défensif et fermé pourrait être le plus grand obstacle. Pour créer une culture du progrès, nous devons non seulement utiliser le « stylo rouge » sur les autres, mais nous devons être disposés et prêts à l’utiliser sur nous-mêmes. »

• La traduction. « La vision d’un compositeur ne signifie rien tant qu’il n’a pas converti cette vision en notes, un langage compris par ceux qu’il souhaite inspirer. En cette période chaotique, les dirigeants doivent non seulement adopter rapidement le changement, mais aussi le communiquer rapidement à ceux qu’ils dirigent. L’efficacité de ces messages façonnera sans aucun doute la culture de nos organisations pour les décennies à venir.