Non-réponse aux e-mails : un problème philosophique

Une étude publiée par le cabinet Occurrence révèle que la non-réponse aux e-mails donne une mauvaise image de ceux qui les reçoivent. Pas moins de 80 % des individus en sont convaincus, tout comme ils préfèrent, dans la même proportion, une réponse négative, voire désagréable, à une non-réponse.

« Dans notre monde saturé de messages, la non-réponse est une source d’angoisse sous-évaluée », estime Malene Rydahl, consultante en management, qui a écrit un ouvrage sur ce sujet. Car les émetteurs des e-mails sont angoissés à l’idée que personne ne leur réponde. Ils peuvent se sentir humiliés, peu respectés, voire rejetés… Aurait-on découvert une source insoupçonnée de stress dans les organisations ? En fait, on a plutôt affaire à une régulation naturelle.

Tout comme l’épidémie de coronavirus va modifier les comportements dans les entreprises, par exemple en démontrant que 80 % des réunions sont inutiles ou que le télétravail est souvent tout aussi efficace que la présence dans les bureaux, l’indifférence à l’égard de la plupart des e-mails va obliger à une évolution des comportements.

Car celui qui ne répond pas à un e-mail a toujours une bonne raison, parce qu’il a autre chose à faire et/ou que le contenu n’a guère d’intérêt. En fait, il applique les gestes barrières : face à un contenu sans intérêt, l’individu s’en lave les mains très régulièrement, utilise la corbeille pour jeter les messages qui contaminent son cerveau et évite de répondre pour maintenir la bonne distanciation sociale et numérique. Que du bon sens…