Portail d’entreprise : l’importance de l’interface utilisateur

Les auteurs de cet ouvrage, consultants chez SQLI, le reconnaissent : le concept de portail n’est pas nouveau, il date du début des années 2000. La première génération de portails souffrait en effet d’avoir été conçue avec des solutions « lourdes et complexes à déployer », avec des résultats mitigés : « Les SI n’étaient pas suffisamment matures pour tenir véritablement les promesses de l’unification des interfaces d’accès au SI. »

Aujourd’hui, assurent les auteurs, c’est « le grand retour des portails », notamment parce que de nouvelles plates-formes techniques plus simples et plus complètes sont apparues, par exemple SharePoint ou Liferay.

La première partie de l’ouvrage traite du poste de travail et des nouveaux enjeux des interfaces utilisateurs. La deuxième présente les grandes fonctionnalités des solutions de portail en mettant l’accent sur les aspects collaboratifs.

La troisième partie aborde les technologies utilisées pour le poste de travail et de leur évolution avec les nouvelles approches Web 2.0. Dans une quatrième partie, les auteurs abordent le positionnement du portail dans le système d’information, avec les architectures et la gouvernance.

Enfin, la dernière partie décrit la mise en œuvre d’un projet portail, à la fois pour les aspects de gestion de projet et pour les aspects fonctionnels des principales plates-formes disponibles.

Un portail d’entreprise de nouvelle génération présente une grande diversité de fonctions : point d’entrée unique, interface unifiée et personnalisable agrégeant de multiples ressources, vecteur de productivité et de capitalisation des connaissances, plate-forme de collaboration. S

a conception est nécessairement modulaire, ce qui est « la clé d’une expérience utilisateur réussie », assurent les auteurs. Pour l’organisation, les bénéfices résident dans l’élimination de la duplication des ressources, la réduction des coûts, des gains de productivité, une relation client optimisée et une meilleure flexibilité.

Pour les auteurs, « un portail se doit donc d’offrir un accès recentré sur l’utilisateur en facilitant le travail en commun et l’accès unifié à tous les éléments applicatifs de l’entreprise ».

Le premier élément participe à la gestion et au partage de contenus, le second n’est pas « une simple reproduction à l’identique des applications traditionnelles ». En effet, une organisation « n’est jamais définitive » : « Le portail va fournir une infrastructure souple de déploiement à même d’organiser à la volée les situations de travail. »

Mais le triptyque Intel/Windows/Office montre ses limites, notamment parce que « le socle Wintel commence à être surdimensionné pour la grande majorité des utilisateurs », expliquent les auteurs. D’où, en réponse aux problématiques de coûts et de gestion de parcs, le renouveau des terminaux passifs, qui a « toujours hanté les DSI », avec des modèles alternatifs que sont le poste virtuel, le netbook, le poste mobile et le Cloud PC.

Dans la mesure où « les portails ne sont pas des applicatifs comme les autres et occupent une place centrale et grandissante dans le SI », quatre grands enjeux doivent être gérés par les DSI :

  • l’architecture du système d’information et son héritage de systèmes peu agiles, hétérogènes et organisés en silos ;
  • les architectures orientées services en tant que « nouveau socle métier » ;
  • la gestion d’identité, thème récurrent à tous les projets de portails pour l’authentification des utilisateurs mais également la gestion des habilitations et les audits ;
  • la fonction de recherche (et d’indexation) à l’échelle de l’entreprise ce qui, pour les auteurs, constitue un « véritable défi pour les architectes à l’heure de l’explosion, à la fois du volume d’applications et des données traitées » l’organisation de la gouvernance, dans la mesure où « le caractère transversal du projet de portail fait collaborer des acteurs aux intérêts très différents ».

Cette question doit donc être réglée en priorité, dès le lancement du projet. Dans le cas contraire, préviennent les auteurs, « on court le risque de partir sur de mauvaises bases et de tendre vers l’anarchie, ce qui risque d’entraîner le projet vers un échec inexorable ».

 

Le poste de travail Web, portail d’entreprise et accès au système d’information, par Arnaud Deslandes, Jean-Claude Grosjean, Médéric Morel et Guillaume Plouin, Dunod, 2010, 190 pages.


Les quatre composantes d’un SI transverse

  1. Le portail : joue un rôle de fédérateur des interfaces applicatives, des outils collaboratifs et des solutions de workflow.
  2. L’approche SOA/BPM : promeut la modularité et la réutilisabilité des composants applicatifs.
  3. Le master data management : vise à mettre de l’ordre dans les données métiers (en particulier les données de référentiel), qui font rarement l’objet d’une définition précise dans le SI.
  4. La gestion des identités et des accès : approche visant à unifier les techniques et les données de gestion des authentifications et des habilitations. Elle inclut les annuaires LDAP, mais ne s’y réduit pas.