Les relations entre les DSI et les métiers sont généralement très collaboratives, axées sur la co-création. Selon une étude de l’EBG et de Awakit, 68 % des DSI français estiment que la collaboration avec les autres métiers de l’entreprise est effective.
Mais cela n’empêche pas que, dans certains cas, elles ne sont pas toujours apaisées. Pour améliorer cette collaboration, lorsqu’elle est défaillante, dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, il convient d’éviter dix erreurs.
On peut ajouter à cette liste le manque d’influence, qui est d’ailleurs lié à plusieurs facteurs mentionnés dans cet article. La capacité d’influence repose sur trois éléments : la crédibilité/légitimité, la pertinence et la visibilité. Ce sont ces trois éléments qui concourent à favoriser la force de conviction d’un manager.
1. Ignorer les conflits
Il faut, au contraire, les identifier au plus tôt, de manière à éviter de créer des situations d’incompréhension, voire des conflits ouverts, susceptibles de dégénérer en mode « perdant-perdant ». Cependant, les désaccords sont normaux dans les processus de collaboration entre les DSI et les métiers.
2. Ne pas reconnaître les différences
La compréhension des points de vue respectifs est essentielle à la bonne collaboration. Souvent, les problématiques technologiques entrent en collision avec les problématiques business, par exemple pour l’appréciation du temps : le temps relativement long des environnements technologiques (cycles d’achat et de négociation incompressibles, efforts d’implémentation, nécessités de tests…) peut paraître incompatible avec le Time to Market, surtout en période de post-crise, lorsqu’il faut redémarrer au plus vite.
3. Éviter de communiquer
C’est souvent le cas lorsque les priorités respectives des DSI et des métiers divergent : persuadé d’avoir raison, chacun est tenté de continuer à agir dans son coin. Cela aboutit à une baisse de la productivité des équipes et à des dérives de coûts et de délais.
4. Ne pas inclure toutes les parties prenantes dans les projets
Les raisons sont multiples, depuis les agendas surchargés jusqu’aux difficultés de communication du fait d’outils inappropriés en passant par l’indisponibilité des collaborateurs de la DSI ou des métiers.
5. Négliger les rôles et les responsabilités
C’est une des causes majeures de dysfonctionnement des projets, lorsque tout le monde se renvoie les responsabilités, faute de gouvernance efficace. D’où l’intérêt de renforcer les compétences de BRM (Business Relationships Manager), interface utile entre les DSI et les métiers, dotée de responsabilités formelles et précises.
6. Ne pas réaliser de retour d’expérience
Les analyses « post-mortem » des projets sont indispensables pour identifier, de façon transparente, ce qui a contribué à leur réussite et les dysfonctionnements qu’il convient de corriger. Tous les aspects doivent être abordés : technologiques, organisationnels, humains, politiques, business, culturels… Tout ce qui peut faire progresser la connaissance des bonnes et des mauvaises pratiques est toujours bon à prendre pour favoriser l’amélioration continue.
7. Privilégier un seul mode de communication
Il est naturel que chacun privilégie un mode de communication : pour les uns, ce sera l’e-mail et la vidéo-conférence, pour d’autres la messagerie instantanée et les SMS, voire, pour certains, le papier et le téléphone. Il est probablement vain d’imposer une seule forme de communication mais, au contraire, d’en envisager plusieurs, en fonction des cibles (le papier pour la DG ? Le chat pour les développeurs ? L’e-mail pour les métiers ?).
8. Faire compliqué au lieu de faire simple
La complexité des systèmes d’information et des besoins à satisfaire est telle que l’on doit éviter d’en rajouter. Et, au contraire, de toujours tendre vers davantage de simplicité ou, au moins, d’éviter de la complexité à la complexité, ce qui est très tentant, et, d’un point de vue psychologique, assez naturel, pour régler un problème à court terme. Mais pas à long terme, car cela alourdit la dette technique qu’un jour il faudra bien payer. On peut appliquer trois réflexes : prendre le temps de la réflexion, clarifier les enjeux et les objectifs, et maintenir une focalisation, tout au long du projet, sur ces enjeux et ces objectifs.
9. Surestimer les capacités de la technologie dans la collaboration
De multiples solutions de collaboration existent, il y en a même trop. Mais il faut éviter que la profusion d’outils de communication ne conduise à un isolement des individus. La technologie n’est que facilitatrice et ne dispense pas de la gestion du changement.
10. Ne pas placer la confiance comme première priorité
La confiance dans les individus et leur expertise doit toujours primer sur la confiance dans les technologies. C’est la condition du succès partagé entre les DSI et les métiers. Cela contribue à rendre durable la culture de la collaboration.
A lire : « 10 IT-business collaboration mistakes to avoid », CIO.com
Lien : www.cio.com/article/3444616/10-it-business-collaboration-mistakes-to-avoid.html