Usages du SI : un effet de génération sur fond de réduction des coûts

Une étude réalisée par l’éditeur Fuze auprès de 900 DSI, au niveau mondial, met en évidence les difficultés des DSI dans leurs relations avec les directions générales, mais aussi pour transformer le SI et les espaces de travail pour absorber la vague de collaborateurs issus de la génération « applis ».

Dans leur ouvrage publié en 2016 sur « la génération App », deux professeurs d’Harvard et de l’université de Washington, observent que « la jeunesse d’aujourd’hui est la première génération à se définir par rapport à la technologie plutôt que d’après des événements politiques ou économiques clés. La génération applis est en quête permanente de nouveaux outils. Elle veut savoir ce qu’ils valent, quel est leur intérêt et ce qui viendra ensuite. » C’est une tendance à laquelle n’échapperont aucune entreprise ni aucun DSI… Une étude publiée par Fuze, menée auprès de 900 DSI au niveau mondial, a mis en évidence la montée en puissance des utilisateurs hyper-connectés et mobiles : 87 % des utilisateurs français estiment en effet qu’il n’est pas utile d’être au bureau pour être productif.

Cette opinion est évidemment plus présente pour les plus jeunes générations, qui imaginent le bureau de demain davantage basé sur les terminaux portables que fixes, sur les smartphones que sur les téléphones fixes… Pour les DSI, c’est plutôt une bonne nouvelle. Dans l’enquête Fuze, près des deux-tiers des DSI français estiment que les plus jeunes favoriseront l’innovation dans le monde du travail.

Mais les configurations actuelles des DSI ne sont pas optimales pour intégrer ces besoins. Ainsi, les DSI français consacrent actuellement 85 % de leur temps à gérer les plateformes IT et à résoudre les problèmes des utilisateurs, et seulement 7 % à l’innovation. Cette situation, héritée de l’histoire va inévitablement entrer en collision avec les besoins des utilisateurs hyper-connectés, surtout ceux de la génération applis.

Mais les DSI restent sous pression, de la part de leurs directions générales : 91 % d’entre eux déclarent être sous la pression de dirigeants, qui leur demandent de réduire les dépenses IT d’environ 12 % au cours des cinq prochaines années. Alors que la transformation digitale devrait être au cœur de leur mission, un sur trois est encore évalué sur ses capacités à réduire les coûts. De fait, les équipes IT consacrent en moyenne 85 % de leur temps à gérer les plateformes IT et à résoudre les problèmes des utilisateurs et seulement 7 % à innover.

Cependant, la plupart des décideurs IT entrevoient de nombreuses opportunités pour libérer leurs équipes des contraintes opérationnelles quotidiennes et nombreux sont ceux qui initient déjà des changements. Ainsi, 81 % des décideurs IT interrogés ont déjà désigné un expert cloud (84 % en France) et 57 % d’entre eux cherchent activement à réduire la prolifération des applications (58 % en France).

L’étude Fuze identifie trois tendances majeures :

– La montée en puissance de collaborateurs hyper connectés et mobiles : 83 % des collaborateurs n’estiment pas utile d’être au bureau pour être productifs (87 % en France) et 43% pensent qu’ils seraient plus productifs chez eux qu’au bureau (47 % en France). Les collaborateurs considèrent la flexibilité du travail comme un impératif.

– Les usages privés intègrent la sphère professionnelle : environ la moitié (48 %) des collaborateurs (49 % en France) déclarent que leur employeur ne fournit pas la technologie adéquate. 75 % de la génération Applis (76 % en France) souhaitent utiliser les toutes dernières technologies au travail. 59 % des décideurs informatiques déclarent qu’il est prioritaire d’adopter de nouvelles technologies.

– Des espaces de travail hybrides conçus pour les collaborateurs : 86 % d’entre eux (93 % en France) déclarent qu’une interaction en face-à-face sera toujours indispensable au travail. 71 % de la génération Applis (78 % en France) estiment important d’être en contact direct avec leurs collègues.