Le Club Open Innovation de Paris&Co a réalisé une étude auprès d’une trentaine de grands groupes sur les déploiements d’innovations réalisés avec des start-up au cours des cinq dernières années. Objectif : rendre compte des bonnes pratiques et des retours d’expériences de l’écosystème.
Les start-up interviennent dans les grands groupes principalement dans trois domaines, à parts à peu près équivalentes : l’amélioration des processus opérationnels, l’enrichissement d’offres commerciales et la création de nouveaux business. Dans un tiers des cas, cela passe par le co-développement d’offres. Côté mode de collaboration, l’Open Innovation reste privilégiée, en particulier dans le cadre de structures tels que les accélérateurs, les lab innovation, les communautés de référents innovation, ou des partenariats avec des incubateurs.
L’étude met en exergue deux tendances majeures : d’une part, l’abandon relatif du « POC pour le POC » : « S’il était un temps où il était permis de tester tous azimuts, cette période est désormais révolue, c’est une bonne chose, cela concourt à la recherche de l’efficacité et de ROI mutuels », soulignent les auteurs de l’étude. Cela suppose toutefois que les start-up répondent à un besoin réel et identifié, et que les bons interlocuteurs soient identifiés.
D’autre part, le retour des processus : « C’est une garantie de l’efficacité du déploiement et de l’optimisation des ressources humaines et financières », expliquent les auteurs de l’étude. On voit ainsi se renforcer la définition d’indicateurs de performance, d’objectifs précis en lien avec les besoins des métiers et une anticipation des processus de relation avec les directions des achats, du juridique, des systèmes d’information, de la conformité… Pour Loïc Dosseur, directeur général de Paris&Co, « c’est la fin d’initiatives décorrélées de la stratégie d’innovation des grands groupes, du « techno push » sans analyse amont des besoins, sans identification de sponsors internes. »
Il subsiste des freins dans les relations entre les grands groupes et les start-up. Du côté des métiers, les start-up se heurtent à des mauvais cadrages des besoins, des contraintes budgétaires, de la dépriorisation des sujets et d’un manque d’acculturation à l’innovation. A un niveau Corporte, les start-up doivent gérer les difficultés d’interaction avec les DSI, l’aversion pour le risque, des processus contraignants avec les juristes et les acheteurs et à un manque d’agilité.
De leur côté, les grands groupes craignent le défaut de maturité des solutions proposées par les start-up, leur capacité à monter en charge et « une attitude suffisante vis-à-vis des grands groupes », liste l’étude.
Si, désormais, collaborer avec des start-up fait partie des réflexes des grands groupes, plusieurs facteurs clés de succès doivent être réunis : des processus allégés, savoir intégrer les start-up, identifier les poches de création de valeur et avoir la capacité à développer des API (interface de programmation d’application). Pour les auteurs de l’étude, « une bonne compréhension mutuelle et un ROI pour les deux parties seront les garants d’un avenir radieux. L’augmentation de ces collaborations et de leur succès ne saurait se faire sans une direction de l’innovation. »
Pour en savoir plus :
Comment travailler avec les start-up
Quelles relations entre les grands groupes et les start-up ?
Les relations entre les grands groupes et les start-up
Grands groupes et start-up : un mariage autour de l’innovation
Relations start-up/grands groupes : le rapport au temps fait la différence
Start-up et grands groupes : David contre Goliath
Start-up et grandes entreprises : les quatre modes de collaboration
Comment intégrer une start-up attitude dans l’organisation
Relations start-up/grandes entreprises : enfin une compréhension mutuelle ?